Le golf à l’ère du foot wedge,

Auteur du texte, Roger Blackburn, Le Quotidien.

Source: https://www.lequotidien.com/2022/06/07/le-golf-a-lere-du-foot-wedge-35dae6e0d543f71ff4d060887940c09d

CHRONIQUE / J’ai participé à une clinique de golf de deux jours, la semaine dernière, avec le professionnel Jérôme Blais, qui est aussi chroniqueur de golf pour les Coops de l’information et qu’on peut lire dans Le Progrès du samedi, entre autres choses.

Enfin, j’ai rencontré quelqu’un qui ne veut pas qu’on prenne le golf au sérieux. « Pourquoi vous imposez-vous les mêmes règles que les professionnels de la PGA ? Si vous êtes débutants, placez un tee dans l’allée après votre coup de départ. Ce qui est agréable au golf, c’est de frapper de beaux coups. Placer la balle sur un tee vous permet de frapper un beau coup de 100 verges », lance le pro de 44 ans, dès le début de la clinique, sur le vert de pratique pour améliorer notre putting.

« Si vous frappez un coup dans l’herbe longue, ne vous gênez pas pour déplacer votre balle sur le gazon court avec votre pied. Vous êtes ici pour vous amuser. Même chose si votre balle se retrouve devant un obstacle comme un arbre, par exemple. Vous n’avez pas payé 50 $ pour jouer des coups sacrifices. Déplacez votre balle pour avoir la possibilité de frapper un beau coup », ajoute-t-il pour nous libérer des règles des professionnels et nous autoriser le foot wedge, sans sentiment de culpabilité ou de tricherie.

Pour frapper de beaux coups

« Quand vous jouez entre amis et que vous n’êtes pas en situation de tournoi ou de compétition, offrez-vous le plaisir de frapper de beaux coups. Vous n’êtes pas obligé de frapper avec les pieds en pente, placez votre balle sur un gazon plat, ce sera plus facile », insiste celui qui s’est qualifié à six reprises pour des tournois de la PGA.

Le golf n’est pas un sport facile à comprendre et à maîtriser. Comme golfeur débutant, on fait plus souvent de mauvais que de bons coups. Il y a tellement de choses à penser pour réussir un bon élan et faire bon contact avec la balle. Alors, imaginez un golfeur comme moi qui joue environ une douzaine de parties par été ; mes balles vont plus souvent dans le bois et dans l’eau qu’en plein centre de l’allée.

Mes balles égarées ont des noms comme la SPH (serrée pour l’hiver) ou la TDG (téteuse de gazon). Je suis obligé d’avoir bon caractère et une belle attitude, sinon je passerais toute la partie frustré. Alors, je ne retiens que les bons coups. Parfois, quand j’en pince une d’aplomb et qu’elle va loin et droite, je ressens vraiment du plaisir.

Le professionnel de golf Jérôme Blais vous invite à ne pas suivre les règles des professionnels et à vous amuser sur le terrain en essayant de rendre facile un sport difficile à pratiquer.

LE QUOTIDIEN, ROGER BLACKBURN

Évidemment, le piochon de golfeur que je suis se présente sur le terrain avec plein de vieux défauts et j’essaie de mettre en application tous les bons conseils que m’ont prodigués mes amis golfeurs pendant toutes ces années. « Laisse tes yeux sur la balle, on va regarder où elle va ; approche-toi de ta balle ; ne lève pas le pied ; ne force pas trop ; mets la balle sur ton pied avant ; frappe un pouce avant la balle dans une trappe de sable ; il faut que les hanches passent en premier ; coupe ton bâton.»

Bref, un paquet de détails à assimiler, ce qui fait en sorte que c’est difficile de bien jouer au golf. On se console en se disant que nous ne sommes pas seuls, car selon des infos sur des sites de golf, seulement un golfeur sur cinq joue en bas de 100.

Trop fort, faut pas forcer

Honnêtement je suis encore piochon, mais Jérôme Blais a réussi à corriger deux ou trois affaires dans mon jeu et, vraiment, ça fait une différence. C’est niaiseux, mais je serrais mes bâtons trop fort. Quand on pratiquait nos coups droits sur le vert de pratique, le pro faisait le tour de tout le monde pour prodiguer ses conseils. En arrivant à côté de moi, il a dit : « tabarouette, tu n’auras plus de bras à la fin de la journée ». Il a pris la parole devant tout le groupe de 12 golfeurs pour rappeler l’importance de ne pas serrer trop fort ses bâtons.

Ensuite, il m’a dit de ne pas forcer lors de mes élans. « C’est de la “mâlitude”, a dit Marc, mon partenaire de golf sur le terrain. On aime ça serré fort, frapper fort pour que ça fasse du bruit, pour que la balle aille loin. » Dans notre tête ça se passe comme ça, mais en réalité on frappe fort dans le beurre, dans le bois, en dessous ou au-dessus de la balle ou sur le talon du bâton.

Donc, dès le lendemain, je serrais moins fort mes bâtons et je forçais moins mon élan, et ça marche. Pour d’autres participants, il a corrigé la prise, l’alignement des pieds, le mouvement des bras… Chacun son défaut. Après deux jours de clinique, chaque joueur avait quelque chose à améliorer ou à pratiquer. « Même si je vois une dizaine de défauts ou de mauvaises pratiques, je vais insister sur un ou deux mouvements pour améliorer le jeu », explique Jérôme Blais, qui est originaire de Magog.

« Il y a une chose qui revient dans toutes les cliniques de golf que je donne, c’est de faire comprendre aux participants qu’il faut terminer son élan en équilibre sur son pied avant et de faire pivoter son corps pour faire face à l’endroit où on veut expédier sa balle. En plus, on peut pratiquer cet élan à la maison, sur le gazon, sans avoir besoin d’une balle. »

Le «putter» est le bâton qu’on a le plus souvent dans les mains, durant une partie de golf, il faut apprendre à le maîtriser.

LE QUOTIDIEN, ROGER BLACKBURN

La formule d’une clinique de golf sur deux jours, avec un groupe d’amis, est une belle occasion de fraterniser, de jouer au golf sans penser à performer. Jérôme Blais donne des cliniques de golf un peu partout dans la province, là où on réclame sa présence. « Il y a un bel engouement pour le golf, depuis le début de la pandémie, et on sent chez les 18 à 34 ans un véritable goût pour le plaisir du golf, plus que pour la performance », conclut le professionnel affilié au Club de golf de Victoriaville.

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